Accueil > Domaine recherches interculturelles > Philosophie > Cinquante ans des indépendances africaines ; l’héritage des Conférences (...)
Cinquante ans des indépendances africaines ; l’héritage des Conférences Nationales (deuxième partie)
lundi 28 juin 2010, par
Face aux divers blocages de la société, les Conférences Nationales proposent de refonder la société africaine.
Refonder la société
Face à ces divers blocages, les Conférences Nationales proposent de refonder la société.
Une grande palabre
Dans les années 1990, huit pays d’Afrique francophone ont organisé, avec des réussites diverses, des Conférences Nationales Souveraines. Depuis bien des années, se dessinait une contestation sourde contre les régimes dictatoriaux. L’effondrement du communisme servira de détonateur pour envisager la construction d’Etats démocratiques. Des assises seront organisées sur le modèle de la palabre africaine :
(...) C’est un grand débat public, une grande « palabre », qui donne à chaque couche de la population, à chaque groupe organisé, qu’il soit politique, économique ou religieux, et aux acteurs et décideurs politiques eux-mêmes, l’occasion d’apprécier ensemble, de manière contradictoire, les faits et gestes du Pouvoir, en prenant à témoin la nation tout entière, qui peut suivre l’événement grâce à la diffusion en direct par la radio et la télévision .
Reprendre l’initiative
Plus qu’un grand déballage, les Conférences nationales expriment la soif de renouveau du continent. Il s’agissait de se doter de nouvelles structures, démocratiques, après un diagnostic sans complaisance de la crise qui a détruit le pays. La faillite est sentie comme celle des structures étatiques et des hommes d’Etat.
La vie politique est un contrat entre le peuple et ceux qu’il se choisit pour promouvoir le bien commun. Les responsables sont censés être au service de la cité. Or, depuis des décennies, ce contrat a été unilatéralement rompu par les dirigeants qui s’imposaient au peuple, et n’étaient plus à son service. Par les Conférences Nationales, le peuple dénonce ce déni de respect. Il veut reprendre l’initiative historique et assumer en toute souveraineté la responsabilité de son destin.
Paulin Poucouta