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Quels défis pour les théologies africaines ?

mardi 1er mars 2011, par Albertine

Au Forum Social Mondial, Dakar 2011, le Prof. Paulin Poucouta, chercheure au CEAF&RI présente les défis pour les théologies africaines et propose de pistes pour une théologie libératrice de la vie ...

Rappel d’un double événement

Rencontre des théologiens africains et 50 ans des indépendances africaines
En novembre 2010 s’est tenue à Nairobi, au Kenya, la rencontre de l’Association des Théologiens Africains (A.T.A.). Ce colloque se voulait un moment de réflexion ancré dans l’histoire du continent, dont 17 pays célébraient les 50 ans de leur hypothétique prise de responsabilité sociale, économique, politique et religieuse.

C’est dans ce double événement que nous voulons situer notre propos, avec en arrière-plan le deuxième synode africain, tenu à Rome en 2010. Quels défis pour les théologies africaines dans une Afrique qui se cherche ?

Une Afrique qui se cherche

Le bilan des cinquante ans d’indépendance est celui d’un continent qui a connu des avancées indéniables sur le plan politique, économique, social que culturel. De nombreux Africains font preuve de créativité, dans le secteur tertiaire et du commerce. Mais, il s’agit également d’un continent fragile et qui doit relever de nombreux défis. Retenons-trois : celui de la violence multiforme, celui du réveil des forces sociales longtemps marginalisées, et celui de la mondialité.-----

Le défi de la violence

L’Afrique est un des continents où la violence est très présente. C’est avec raison que le deuxième synode africain a tenu à se pencher sur la question .
Les multiples guerres dites civiles ou entre états sont les signes de désintégration d’entités politiques nées de la colonisation ou de rivalités au sujet des ressources naturelles ou des espaces géographiques. La démocratie a du mal à naître. Les oppositions politiques n’ont souvent pas de solutions alternatives. Sournoisement, les dictatures ont tendance à revenir, par exemple sous la forme de régimes dynastiques. Pourtant, il y a des résistances. Tout n’est plus comme avant.
Cette tension se traduit par la violence. Violence des responsables politiques africains qui sacrifient leur peuple pour conquérir ou conserver le pouvoir. Violence des prédateurs internationaux préoccupés uniquement par l’exploitation des richesses de l’Afrique. Violence sur les enfants et les femmes. Violence par intolérance religieuse, tribale ou nationale. Violence des silences complices, tant locaux qu’internationaux.
Mais la violence est également celle subie par les victimes de la faim, du VIH/SIDA ou du paludisme. Les problèmes de santé sont nombreux et les gens n’ont pas les moyens de se soigner. Il faut aussi noter la violence sur l’environnement. N’oublions pas la violence des institutions, même religieuses, par certaines manières d’exercer l’autorité et de gérer les biens communs.

(A suivre)

Prof. Paulin Poucouta
Institut Catholique de Yaoundé / CEAF&RI

Communication au Forum de Théologie de Libération au Forum Social Mondial, Dakar, 5 -11 février 2011.