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Albertine Tshibilondi, L’interprétation sémiotique chez Peirce

jeudi 4 février 2016, par Albertine

Cette étude en hommage au professeur-chercheur André Fossion, s.j., ancien directeur de l’Institut International Lumen Vitae, montre le rôle et l’interprétation du signe ou symbole dans la communication, une problématique abordée par André Fossion dans ses nombreux travaux.

Qui est C. S. Peirce ?

Charles Sanders Peirce (1839-1914) sémioticien, logicien, mathématicien et philosophe américain, est fondateur du mouvement philosophique appelé pragmatisme. On a célébré en 2014, le centenaire de sa mort. Albertine Tshibilondi professeure d’université, est philosophe et sémioticienne, spécialiste de C. S. Peirce en philosophie américaine. [1]

Intérêt sémiotico-linguistique de André Fossion

On sait quel rôle joue le signe ou symbole dans la communication. Il s’agit bien d’une problématique abordée par A. Fossion dans ses nombreux travaux. Durant ces études de romanes, A. Fossion s’est particulièrement intéressé à la linguistique, aux sciences de la communication et à l’analyse structurale des textes. L’analyse structurale a été l’objet de son mémoire de licence. Cette formation sémiotico-linguistique a été déterminante dans ses travaux ultérieurs. En effet, il a poursuivi sa recherche dans le domaine de la lecture structurale et de l’anthropologie de la communication. Dans la foulée, il a adopté en théologie et en catéchétique une problématique de communication. [2]]

Signes et symboles dans les rituels

Les célébrations rituelles sont riches en signes et en symboles. L’être humain a besoin de rite écrit A. Fossion :

« Une société sans rite, sans fêtes, sans célébrations ni cultes serait une société proprement inhumaine. Elle serait comme une fourmilière entièrement vouée à la production et à la consommation. Au contraire, c’est par le rite, la fête et la célébration que les êtres humains adviennent à leur humanité, qu’ils l’entretiennent, la restaurent, la protègent, la cultivent, c’est-à-dire, littéralement, ‘’ lui rendent un culte ‘’. Que fait le rite ? Signe et opérateur d’alliance, il rassemble les êtres humains et les met en relation. Il est donc essentiellement ’symbolique’ au sens étymologique du terme : il ’réunit’, ’met ensemble. (…) Le rite saisit les objets et les gestes de la vie quotidienne pour les charger d’un sens en en faisant des symboles de l’existence elle-même. Ainsi le rite, pourrait-on dire, se présente au cœur des choses et des événements de la vie comme le sel qui leur confère un surcroît de sens ". [3]

Au sommaire

C’est à partir de la notion de l’interprétant dans la sémio-pragmatique de Charles Sanders Peirce que l’auteure dégage un modèle original de l’interprétation du signe ou symbole . Elle examine tour à tour le signe triadique, son objet et l’interprétant pour dégager ensuite le modèle peircien de l’interprétation afin de ‘’dépsychologiser’’ le concept initial d’interprétation . Ce qui permet d’apprécier la fécondité de la notion d’interprétant chez Peirce et son impact dans la communication et l’information aujourd’hui. A découvrir !

Référence Albertine Tshibilondi Ngoyi, "L’interprétation sémiotique chez Peirce", dans H. Derroitte, J.-P. Laurent, G. Routhier (dir.), Un christianisme infiniment précieux. Mélanges de théologie pratique offerts au père André Fossion, Bruxelles/Montréal, Lumen Vitae/Novalis, 2015, p. 341-357.

Livre disponible : Éditions Lumen Vitae

Contact CEAFRI Fonds de documentation AT


[1Pour une notice biobibliographique de Peirce, voir A. Tshibilondi Ngoyi, Paradigme de l’interprétation sémiotique. Esquisse de l’interprétant dans la sémio-pragmatique de Ch. S. Peirce. Munich/Kinshasa, Presses Universitaire Africaines, 1997, p. 15-21.

[2Son mémoire de maîtrise en théologie a été publié sous le titre Lire les Écritures. Théorie et pratique de la lecture structurale, collection « écritures », Lumen Vitae, Bruxelles, 1980, 220 p. Sa thèse de doctorat est parue sous le titre La catéchèse dans le champ de la communication, Ses enjeux pour l’inculturation de la foi collection « Cogitatio fidei », n°156, Cerf, Paris, 1990, 540 p. Cet ouvrage constitue une œuvre reconnue comme majeure dans le champ des recherches catéchétiques.[ Voir Enzo Biemmi, « André Fossion : données biographiques et formation intellectuelle », dans Academia edu, www.academia.edu/attachments/.../download_file

[3A. Fossion, Une nouvelle fois. Vingt chemins pour (re)commencer à croire. Bruxelles, Lumen Vitae, 2004, lire chapitre "Célébrer".