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Elections 2011 en RD Congo : La parité en question

lundi 28 novembre 2011, par Albertine

Le 28 novembre 2011, les congolaises et les congolais se rendent aux urnes pour les élections présidentielles et législatives. Au jour J moins 3, quels scrutins pour ces élections et quelle représentativité pour les femmes ?

La parité en défaut

La République démocratique du Congo en pleine campagne électorale en vue de la présidentielle et des législatives du 28 novembre prochain. A jour J moins trois, c’est l’occasion de s’intéresser au rôle des femmes en politique dans ce pays. Si les femmes votent, aucune n’est candidate à la magistrature suprême. Certaines le sont, en revanche, aux législatives. Elles sont poussées à s’impliquer par les ONG ou les églises, mais restent très minoritaires sur les listes électorales. Pourtant, en tant que majorité numérique de la population congolaise, les congolaises, par un vote utile, peuvent peser dans les scrutins de ce 28 novembre 2011.

- Le pays compte 400 partis politiques., seulement 6 % sont dirigés par les femmes.

- 11 candidats à la présidentielle (Le duel va principalement opposer le PPRD de Joseph Kabila et l’UDPS d’Etienne Tshisekedi), mais aucune femme en lice,

- 18 000 pour les législatives (la parité n’est pas du tout respectée les femmes sont minoritaires (voir liste sur le site de la Commission Elctorale Indépendante RD Congo).

Quelle place pour les congolaises en politique ?

L’évaluation des dernières élections de 2006 montre que la représentativité féminine n’atteint pas 10 %. La République Démocratique du Congo a un défi à relever quant à la participation des femmes de manière paritaire à la gestion politique conformément à la constitution en vigueur.
Sur le plan pratique, sur les 1322 postes électifs mis en jeu lors des élections passées, c’est-à-dire un poste à la présidentielle, 608 aux législatives et 712 aux provinciales, moins de 10% de postes ont été gagnés par les femmes. Ce qui n’est pas exaltant.-----

Peut-on espérer un meilleur score pour 2011, sans quotas ?

Les femmes candidates sont minoritaires à ces scrutins certes, mais un vote utile peut leur permettre d’améliorer le score de 2006 (moins de 10%). Les congolaises et congolais seront-ils en mesure de respecter la Constitution en vigueur. Le Cadre de Concertation de la femme congolaise (CAFCO) a mené un combat, en vain, pour le changement de l’article 13 de la loi électorale qui n’est pas contaignante sur la représentativité paritaire sur les listes électorales. Cet article est un obstacle majeur à la concrétisation de la parité inscrite dans la Constitution de la République. Ne fallait-il pas une formule des quotas précis et contraignants qui seules sont suceptibles de faire progresser effectivement la parité dans les institutions élues comme ce fut le cas dans les pays voisins, notamment en Tanzanie ?

A défaut de la parité

Peut-on espérer au moins 30% des femmes élues députées ? Il faut rêver...Présentes en politique, les femmes -elles ne sont peut-être pas meilleure que les hommes- peuvent apporter des alternatives pour le bien-être de leurs fils et filles. Elles maîtrisent mieux les problèmes de leur environnement, et sont soucieuses du mieux-être de la famille et de la population. Elles militent pour la paix et peuvent trouver des alternatives à la crise profonde que traversent le pays. Voter pour les femmes serait donc une opportunité pour les congolaises de mettre en œuvre leurs compétences dans la gestion quotidienne des affaires de la cité et le bien-être de tous.

c’est bien cela qu’exprime ce slogan :
"Oponi maman, Otongi mboka" : "Voter la maman, (pour ) construire le pays" :

- par un vote utile, des personnes compétentes, intègres et dévouées pour le peuple.

- par une mobilisation et une forte participation des femmes en tant qu’électrices afin d’accroître le pourcentage de femmes au scrutin législatif,

- par une implication au maximum des femmes dans la gestion du processus électoral, dans les bureaux de vote, l’observation des élections (observatrices et témoins), la surveillance des résultats et la gestion de contentieux.

Albertine Tshibilondi