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60 ans du Congo lipanda 1960-2020. Dossier spécial CEAF&RI

mardi 30 juin 2020, par Albertine

La République Démocratique du Congo célèbre 60 ans de son indépendance en ce 30 juin 2020. Ce tournant de l’histoire congolaise mérite que l’on envisage les possibilités et les défis du futur pour les congolais.e.s, et particulièrement pour les congolaises. CEAF&RI vous présente un dossier spécial "Congo lipanda 60 ans", à suivre tout au long de l’année jubilaire.

Défis du futur des femmes congolaises

Nous examinons les défis du futur, notamment pour les femmes congolaises, dans les domaines de la paix, de l’éducation, de l’économie, de la représentativité dans tous les secteurs

Femmes pour la paix et la sécurité

A l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance du Congo, nous avons dressé le bilan de la situation sécuritaire en RD Congo. « La paix est un autre nom de développement », a dit le Pape Paul VI. Le développement de la République est hypothéquée suite aux guerres meurtrières qui sévissent sur ce géant de l’Afrique centrale. Plusieurs pays impliquées dans cette guerre, dont le Rwanda et l’Ouganda poursuivent les pillages des minerais, notamment dans l’Est du Congo. Malgré le Rapport Mapping de l’ONU , il y a un silence complice de la communauté internationale qui préfèrent préserver ses intérêts. Avec les élections de 2018, les congolais.e.s espéraient des lendemains meilleurs. Le constat est sans appel. Le gouvernement de coalition a du mal a rétablir la paix et la sécurité sur l’ensemble du territoire congolais. On a vite oublié la tragédies au Kasaï et les millions des déplacés et les réfugies, dans les provinces du Congo et les pays frontaliers, notamment en Angola. La guerre qui sévit à l’Est du Congo a fait plus 6 à 8 millions des morts. Et ce sont les femmes et les filles congolaises qui sont victimes de la situation des conflits et de la guerre d’agression qui sévit depuis plusieurs années au Congo. On ne le dit pas assez, les conséquences de cette guerre sur l’ensemble du territoire congolais sont énormes.

La sécurité et le développement

La sécurité et le développement s’influencent mutuellement. A cause de l’insécurité, il y une crise alimentaire qui mine la population congolaise. Les femmes ne peuvent aller au champ sans risquer d’être violées. L’éducation des enfants est hypothéquée. Et les enfants en carence alimentaire ne peuvent sont exposés au retard dans leur développement.

Mères de la vie, les congolaises du Sud et du Nord, la diaspora, s’impliquent dans la lutte pour la paix, particulièrement dans la dénonciation de la violence faite aux femmes et aux enfants dans les zones en guerre. Les femmes seules, cheffes des familles de plus en plus nombreuses, se donnent comme objectifs d’être réellement actrices et sujets.

Les femmes dans le processus de paix

Les congolaises se sont investis dans dans la résolution pacifique des conflits, depuis Sun City jusqu’aux élections successives de 2006, 2012 et 2018 qui ont abouti à l’alternance démocratique, malgré les contestations. Les femmes jouent un rôle capital dans la paix au Congo. Mais elles sont les plus grandes absentes dans les instances de décision et dans les négociations pour la paix. Or, l’implication homme/femme dans à tous les niveaux de pouvoir, notamment dans le processus de paix, de sécurité au Congo reste un aspect déterminant pour l’avenir de la République, tant au niveau national, régional, continental qu’international.

Défi majeur : restructuration du mouvement féminin

Pour une société civile forte et apolitique
Le cadre de concertation des femmes congolaises (CAFCO) investit dans la mise en œuvre du Plan d’Action National de la Résolution 1325 de Nations Unies sur Femmes, Paix et Sécurité. Le grand défi demeure la dépolitisation de cette plate-forme. De même dans la diaspora, le défi majeur est la concertation des associations féminines.
CEAF&RI est impliqué dans des coalitions pour la paix au niveau national et international. Il existe également des synergies de la Région de Grands Lacs. Les femmes de la diaspora congolaise de Belgique prolongent ce plaidoyer dans les institutions nationales et européennes.

On trouvera les memoranda et leurs recommandations sur le site www.ceafri.net

Lire également le dossier :
- Les indépendances, cinquante après : se réapproprier l’histoire africaine
- Les indépendances africaines : L’héritage des Conférences Nationales Souveraines (4 parties)
Albertine Tshibilondi
30 juin 2020