« Démocratie, Culture et Développement à l’ère post-coloniale »

Transporté sur le continent africain souvent dans des situations de crises politiques, sociales et économiques, le processus démocratique connaît des difficultés d’ajustement. L’enjeu du colloque international de philosophie du Bénin est d’expliciter les défis contemporains de la démocratie, de la culture et du développement.

Identité et différence, centralité et marginalité, diversité et mondialisation

Ce sont là des thèmes qui vont être au cœur de la problématique du colloque dont l’enjeu fondamental est d’expliciter les défis contemporains de la démocratie, de la culture et du développement dans l’Afrique et l’Europe (notamment la France) à partir de la « condition post-coloniale ».

Jusque dans les années 1970, on estimait que les « vieilles démocraties » sont nées au sein de nations qui avaient déjà su réunir les conditions sociales d’un décollage économique et favoriser l’émergence de l’individu comme sujet.

Selon E. Durkheim, la « solidarité mécanique » entre les membres de la « communauté » cèderait ainsi la place à la « société » liée par une « solidarité organique » entre individus et groupes grâce à la « division sociale du travail », et ceci tendrait d’après Max Weber à l’idéal-type de « l’Etat légal-rationnel ».

C’est sur ces bases que l’on serait passé de la monarchie patriarcale aux démocraties pluralistes et aux monarchies constitutionnelles. Et le vote populaire fonderait le pouvoir exécutif. Transporté sur le continent africain souvent dans des situations de crises politiques, sociales et économiques, le processus démocratique connaît des difficultés d’ajustement.

La démocratie à l’Occidental est-elle universelle, exportable ?

De fait, la démocratie d’origine occidentale a du mal à s’exporter dans d’autres aires culturelles au point que certains s’interrogent sur sa pertinence et son opportunité pour l’Afrique post-coloniale. Cette idée tend à occulter, dans le même registre, les défis contemporains auxquels sont confrontées les démocraties de l’Europe post-coloniale.

Parmi eux : l’incapacité théorique et pratique pour le vieil universalisme républicain français à poser en des termes inédits la question de l’intégration des minorités issues de l’ancien empire colonial ; la question de la politique de l’avenir ou, pour le dire autrement, de la « démocratie à venir » (Jacques Derrida).

Rapport entre démocratie, culture et développement

S’il est évident que ces défis actuels du politique posent le problème de la démocratie et du développement vécus dans des sociétés particulières (Alain Touraine), leur mutuel rapport à la culture, comprise comme lieu d’élaboration du sens et de la valeur, exige un nouvel examen où nos histoires partagées sont présupposées.

Comprendre la culture, c’est s’ouvrir à l’autre, l’appréhender autrement que sous la forme de la menace, de la négation et de la mort. Ce colloque est une tentative de réflexion critique transversale qui permettra d’ouvrir de nouvelles perspectives à la croisée de l’anthropologie, de l’éthique et de la politique, ce à quoi la philosophie peut contribuer.

Plus d’info sur ce Colloque organisé par l’Institut Catholique de Paris, la Société Béninoise de Philosophie et l’Université Catholique d’Afrique de l’Ouest.

 Contact : Pr. Serge Gougbèmon : sergepicpus@yahoo.fr
 Institut Catholique de Paris : www.icp.fr/icp/facultés.php