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Impact de la Conférence de Beijing sur le mouvement des femmes en Afrique

dimanche 20 juillet 2008, par webmaster

Malgré la mobilisation extraordinaire des femmes africaines à Beijing en 1995, cette IV ° Conférence Internationale sur la Femme n’a eu ni l’enthousiasme de Mexico, ni la ferveur militante de Copenhague ou l’esprit consensuel de Nairobi. Et Beijing 10 ans après ?

Mots clés : Mouvement, organisations, femmes, droits, formation, Afrique,

Et Beijing, 10 ans après ?

On peut constater qu’en dépit des grandes attentes, des efforts énormes consentis, le bilan de Beijing est en demi-teinte, même plutôt sombre.

Il y a eu certes des progrès, mais aussi de nombreux revers. Beaucoup de lois nationales, protégeant les femmes contre la discrimination et la violence, ont été promulguées. Mais elles restent souvent lettre morte en raison des fortes résistances qui subsistent notamment en Afrique. De même, une plus grande proportion de femmes dans le monde est alphabétisée, mais beaucoup sont plus pauvres que jamais, elles sont victimes des violences conjugales et sexuelles dans les régions en conflits.

Les droits de la femme demeurent violés à une grande échelle. C’est dire que, malgré les progrès accomplis ces dix dernières années, les avancées n’ont pas bénéficié aux femmes de tous les niveaux de la société, négligeant en particulier celles des couches les plus défavorisées, et notamment des femmes rurales.

En République Démocratique du Congo, la conférence de Beijing a eu moins de retombées que dans d’autres pays de la région où les dirigeants politiques ont associé un peu plus les femmes à la gestion des affaires publiques. Ainsi des ministères importants ont été confiés à des femmes, non seulement le traditionnel ministère de la condition féminine.

Au Rwanda, un ministère du genre a été créé et confié à une femme. La République Démocratique du Congo vivait les incertitudes de la transition politique après de longues années de dictature. Néanmoins, l’onde de choc de la Conférence de Beijing s’est répercutée en dehors de Kinshasa, la capitale, quoique de manière moins spectaculaire. Des femmes prennent conscience de leur participation civique. Elles perçoivent de plus en plus la nécessité de leur formation et l’accès à l’information. Elles s’organisent en réseaux pour promouvoir leurs droits sociaux, économiques, politiques et juridiques et leur implication dans des actions concrètes de développement.

De plus, dans des pays marqués par conflits, notamment en République Démocratique du Congo, les femmes s’impliquent dans la lutte pour la paix et dénoncent la violence faite aux femmes.

Il s’agit d’intégrer la perspective genre dans le processus de paix, comme le font de nombreuses associations de femmes, notamment le Cadre Permanent de Concertation de la femme congolaise (CAFCO), le mouvement sous-régional de « Concertation des collectifs des associations féminines de la région de Grands Lacs (COCAFEM/GL) », également en Guinée, au Libéria, en Sierra Léone .

La conférence de Beijing a suscité ou renforcé une prise de conscience sur l’importance d’une éducation qui soit en même temps conscientisation. Les nombreux mouvements associatifs qu’il a suscités peuvent accentuer cette prise de conscience.

Albertine Tshibilondi Ngoyi