Accueil > Etudes Africaines en genre > Migration > Métissage et ouverture à l’autre
Métissage et ouverture à l’autre
lundi 14 mai 2018, par
Le phénomène de mobilité, de migration, de métissage, d’interculturalité peut-être perçu comme une chance pour l’avenir de l’humanité. Certes, cela n’autorise aucunement à minimiser les difficultés liées à ce phénomène d’hybridité.
Un monde métissé
Dans n’importe quel pays, dans n’importe quelle ville, petite ou grande, les caractéristiques physiques et culturelles des habitants indiquent qu’une bonne partie du monde vit et se mélange de manière variée et à des degrés divers. C’est vrai aussi dans n’importe quel public. Les affaires, le besoin de travailler, les migrations, la facilité des voyages rapproche les biens et les personnes. Les amitiés, les relations peuvent faire craquer les vieux tabous raciaux ou nationaux et donner ainsi naissance à une nouvelle humanité. C’est de ce mélange continuel que naît ce que nous appelons « métissage ». C’est à la fois l’écorce et le cœur des échanges dans la vie quotidienne.
Métissage culturel
Longtemps tenu en marges, le métissage est valorisé aujourd’hui à travers l’art, les modes de vie, la culture. Poètes, romanciers, cuisiniers, artistes, comédiens, musiciens, penseurs et critiques sont les premiers à peindre, à changer, à approfondir, à conceptualiser, à mettre en mots et à communiquer la réalité de cette identité. Ce qu’il y a de grand en l’homme, c’est qu’il est un pont, une ouverture, un lieu de rencontre et même de passage entre diverses pensées et productions, entre ce qu’il a été et ce qu’il peut devenir au contact des autres : c’est-à-dire, plus humain. La rencontre de l’autre peut aider à redécouvrir, formuler et mettre en pratique un nouveau chemin qui ne se contentera pas de copier ou de rejeter l’autre, mais de manière créatrice, permet de faire la synthèse de ce que nous avons de propres dans la culture.
S’enraciner pour se métisser
Voilà pourquoi, pour se métisser, chacun doit s’enraciner dans les valeurs de sa culture, de sa nation, de son continent, pour s’ouvrir aux autres cultures, continents et nations. C’est donc par l’échange avec autrui, la réciprocité des services, par le dialogue que la personne grandit selon toutes ses capacités.
Béatrice Faye
(Extrait de "Crise et civilisation en crise en Afrique subsaharienne : risques et opportunités" communication au Forum Social Mondial à Dakar février 2011)